Michel Bédard
Gatineau, Québec, Canada
« Il n’y a pas d’éditeurs négligeables […].
Chacun représente une expérience unique de rencontres et de découvertes. »
Présentation de Jacques MICHON dans MICHON, Jacques, sous la dir. de. Éditeurs transatlantiques : études sur les éditions de l’Arbre, Lucien Parizeau, Fernand Pilon, Serge Brousseau, Mangin, B. D. Simpson, Sherbrooke et Montréal, Ex Libris et Triptyque, 1991, p. 10.
Histoire de l’édition : sources bibliographiques sélectives
Domaines québécois, canadien, français, états-unien et britannique
Domaine québécois
Ouvrage spécialisé
Le livre ci-dessous fait partie des lectures essentielles pour bien connaître l’histoire de la censure en littérature au Québec.
HÉBERT, Pierre, avec la collab. d’Élise SALAÜN. Censure et littérature au Québec : des vieux couvents au plaisir de vivre, 1920-1959, Montréal, Éditions Fides, ©2004, 252 p. [chez l’éditeur]
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CENSURE ET LITTÉRATURE AU QUÉBEC
Des vieux couvents au plaisir de vivre • 1920-1959
Plus d’un siècle de censure cléricale de la littérature : ainsi peut-on caractériser, au Québec, la période qui commence dès le milieu du 19e siècle. Et pourtant, avec l’arrivée de la Révolution tranquille, en 1960, s’effondre ce pouvoir qui semblait éternel. Comment s’explique ce grand bouleversement de l’histoire de la censure au Québec? Quelles étapes ont conduit à l’effritement du contrôle clérical des lettres? Comment est-on passé, en quelques décennies à peine, des « vieux couvents » au « plaisir de vivre »?
Cet essai sur la censure aborde les années décisives de cette mutation, c’est-à-dire 1920-1959. On peut y suivre les fastes de la censure cléricale des années 1920 et les premières contestations des années 1930, le resserrement durant la guerre, les tentatives désespérées et parfois anachroniques d’un clergé qui s’accroche à son pouvoir durant les années 1950. Enfin, on y montre le passage du contrôle religieux au contrôle juridique de la littérature, autour de la question de l’obscénité et des procès qu’elle a entraînés.
Pour mieux éclairer ces questions et élargir leur signification, l’étude s’ouvre sur une analyse de la censure : ses fondements, ses divers visages et ses limites. Ainsi, la question particulière de la littérature du Québec invite à une réflexion sur la nature même des débordements du pouvoir.
PIERRE HÉBERT est professeur au département des lettres et communications de l’Université de Sherbrooke. Spécialiste de littérature québécoise, il a publié des études, entre autres, sur le journal intime, sur Lionel Groulx et sur Jacques Poulin. Il a également fait paraître, en 1997, Censure et littérature au Québec. Le livre crucifié (1625-1919). Il prépare présentement, avec Yves Lever et Kenneth Landry, un Dictionnaire de la censure au Québec – littérature et cinéma.
ÉLISE SALAÜN enseigne la littérature québécoise à l’Université de Sherbrooke et à Middlebury College au Vermont. Son mémoire de maîtrise, « La chair triomphante », traite de la censure au Québec dans les années cinquante et sa thèse de doctorat, intitulée « Oser Éros », porte sur l’érotisme dans le roman québécois, des origines à nos jours. Elle a aussi publié des articles sur la censure et l’érotisme dans Voix et images ainsi que dans Québec français.
ISBN 2-7621-2343-7 [ISBN-13 : 978-2-7621-2343-2]
Couverture : © Alain Reno.
29,95 $ • 27 €
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Table des matières
Introduction : Solutions anciennes et problèmes nouveaux [p. 11]
Par où continuer? [p. 12]
Un problème nouveau [p. 14]
Une impossible « objectivité » [p. 15]
Perspectives de l’étude [p. 16]
Propositions : Quand y a-t-il censure ? [p. 19]
1. Leçons : le théologien et le défroqué [p. 20]
Monseigneur Pâquet livre les dessous de la censure [p. 22]
La colère de Louis Dantin [p. 24]
De quelques leçons de points de vue opposés [p. 26]
2. Notions : une (in)définition de la censure [p. 29]
Censure constitutive et censure institutive : la censure, c’est d’abord ce qui nous pense [p. 31]
« Cela dépasse les bornes! »… mais de qui? : La relativité de ces censures [p. 38]
3. Transformations : une explication du changement censorial [p. 46]
Un témoin parfait : la Semaine religieuse [p. 47]
Au départ, un âge dogmatique [p. 47]
Puis le modernisme, « synthèse de toutes les hérésies » [p. 50]
Enfin, vers « le nouvel ordre moral » [p. 51]
« Et pourtant, elle se meut » : le paradigme comme explication du changement censorial [p. 53]
ÉTUDE
COMMENT ANASTASIE DESCENDIT SUR TERRE
OU DE LA CENSURE CLÉRICALE À LA CENSURE JUDICIAIRE (1920-1959)
PREMIÈRE PARTIE
TOUTE CENSURE VIENT DE DIEU (1920-1945)
1. La censure par la nationalisation de l’imaginaire (1920-1929) [p. 61]
1. Pouvoirs sur la littérature [p. 64]
La nationalisation de la littérature… et de l’imaginaire [p. 64]
« Poètes, vos papiers! » : une critique littéraire douanière [p. 67]
2. De quelques taons [p. 73]
Un harpon dans le médaillon : Le Nigog [p. 74]
Critique de la critique : l’art et ses péchés lyriquement beaux [p. 79]
3. Jean-Charles Harvey au cœur de la censure constitutive [p. 82]
4. De la censure (presque) totale [p. 87]
2. « Feu d’artifice au-dessus de notre crépuscule » (1930-1935) [p. 95]
1. Déchiffrer les hiéroglyphes de la censure profonde [p. 95]
2. De quelques journaux et revues [p. 99]
Le dernier Asselin [p. 99]
Les Idées, même les plus contradictoires [p. 103]
Vivre et « l’erreur » de Lionel Groulx [p. 105]
3. Les œuvres, entre les éditeurs et la critique [p. 108]
Albert l’intrépide [p. 108]
Albert Pelletier, entre le Totem et le tabou [p. 115]
La critique littéraire [p. 117]
3. Du resserrement et de la récupération (1936-1945) [p. 123]
1. Une apparente non-censure [p. 123]
2. L’écrivain conscrit [p. 128]
Une censure exceptionnelle [p. 128]
Alfred DesRochers et la dévaluation de Dollard [p. 130]
Adolphe Brassard : seul contre tous [p. 133]
DEUXIÈME PARTIE
LE RIDEAU DÉCHIRÉ (1946-1959)
4. Chants du cygne, version cléricale (1946-1951) [p. 141]
1. Lectures… Mais pas n’importe lesquelles [p. 142]
La littérature obscène [p. 145]
Art et morale [p. 147]
2. Les frères ennemis : Lectures contre Le Devoir [p. 153]
Un contentieux historique [p. 154]
Le Devoir déchire « le rideau clérical » [p. 157]
3. Le père Paul Gay et l’agonie d’une époque [p. 161]
Une œuvre immense... et méconnue [p. 161]
L’arme du combat : une conception chrétienne de l’art et de la critique [p. 162]
Les lieux du combat : chair c. chaire [p. 166]
La Révolution tranquille et le séparatisme… religieux [p. 169]
4. L’Affaire Balzac : « Pourquoi avoir peur de l’Action catholique? » [p. 175]
La mort censurée [p. 176]
Réactions de la presse [p. 179]
Convulsion censoriale? [p. 181]
5. Des cieux à la cour (1949-1959) [p. 185]
1. La chair menaçante [p. 189]
2. Anastasie en toge [p. 195]
Lady Chatterley au banc des accusés [p. 198]
The Story of O [p. 204]
Conclusion : Immortelle Anastasie [p. 211]
1. Les aventures d’Anastasie [p. 212]
Anastasie cherche le mode d’emploi (1625-1840) [p. 212]
Anastasie coupe… (1840-1900) [p. 212]
… puis elle égalise (1900-1929) [p. 214]
Bien qu’elle soit contestée (1930-1935)… [p. 214]
… Anastasie reprend son souffle (1936-1945) [p. 215]
Puis, elle est frappée au cœur… (1945-1951) [p. 215]
… pour se crisper dans une ultime convulsion (1950-1959) [p. 215]
Enfin, Anastasie défroque (1959…) [p. 216]
2. Des vieux couvents au plaisir de vivre : un retour sur les paradigmes [p. 217]
3. Histoire de la censure et histoire des idées [p. 220]
Proposition 1 : Une censure intégrale [p. 221]
Proposition 2 : Une censure autoritaire [p. 222]
Proposition 3 : Non pas une, mais deux censures [p. 223]
Proposition 4 : Une censure réelle et efficace [p. 225]
Un « moment d’apprentissage » pour l’immortelle Anastasie [p. 227]
Bibliographie [p. 231]
Index des noms propres [p. 243]
Index des titres [p. 249]
© Michel Bédard, 2023